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Oui, on a bien du mal à croire ce que toutes
ces firmes cosmétiques si réputées et à l’image si lisse pratiquent
des tests cosmétiques sur ces pauvres animaux. Si ce n’est pas elles
qui s’en chargent, ceux sont les firmes qu’elles sous-traitent.
Ainsi, 40 000 animaux sont sacrifiés en Europe
tous les ans, la France arrive en tête en utilisant plus de 20
000 animaux pour ses expérimentations. Mais en quoi consistent
vraiment ces tests et pourquoi ?
Avant qu’un nouvel ingrédient ou un produit fini
soit mis sur le marché, les laboratoires doivent évaluer sa sécurité
en regardant s’il ne présente pas de risque prévisible sérieux pour
l'ensemble de la population dans des conditions normales d'utilisation.
Ainsi des tests in vivo, c’est à dire sur les animaux,
sont effectués sur les ingrédients rentrant dans
la composition d’un produit (plus de 80% des tests) ou sur le produit
fini en lui-même. Tout un panel de tests est ainsi mis
en place pour évaluer la toxicité d’un produit, son pouvoir irritant… |
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Ces tests mesurent le degré de toxicité
aiguë d'un produit, plus exactement la quantité qu'il faut
administrer pour que 50% des individus meurent empoisonnés dans
les jours suivants. Le produit sera n'importe quelle substance nouvelle
ou nouveau mélange dont la commercialisation est envisagée ; il
s'agit d'une « étude toxicologique de routine ». Voici comment se
déroule ce test : |
Imaginez un groupe
d’animaux de 80 à 100 individus (nous allons prendre par exemple
des petites souris ; les rats sont également appréciés dans ce genre
d’expériences ainsi que d’autres animaux domestiques…), vous leur
administrez une dose fortement concentrée de la substance à tester
par voie intra-veineuse, sous-cutanée ou encore vous leur faites
tout simplement avaler. Puis vous attendez patiemment que
les petites souris meurent empoisonnées. Cependant, comme
on cherche à déterminer une dose précise, celle qui tuera précisément
la moitié des individus d’un groupe, il se peut que le premier essai
ne soit pas le plus concluant. A ce moment là, on ré administre
une dose différente à un autre groupe de petites souris et ainsi
de suite jusqu’à déterminer la Dose Létale 50. Imaginez donc l’hécatombe. |
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Il faut savoir que l’agonie
peut durer des mois avant que les souris passent dans l’autre
monde. D’autant plus qu’il doivent subir entre temps tout un tas
d’analyses, biensûr sans anesthésie, pour apprécier les symptômes
induits par le poison : troubles respiratoires, hypertension, vomissements,
convulsions, ulcères, hémorragies. Les survivants sont tués
ainsi que le groupe témoin (celui qui n’a pas reçu de dose
mais qui sert à comparer) puis autopsiés pour analyser la toxicité
de la substance sur les divers systèmes et appareils de l'organisme.
L'utilité de ce test, qui tue dans le monde des millions de rats
et de souris chaque année, est largement contestée, mais on le pratique
quand même, parce qu'il donne un chiffre simple. |
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Voici la liste des troubles que peut ressentir un petit animal durant l'épreuve DL50 :
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Organe/système |
Signes cliniques |
Système nerveux autonome |
Relaxation de la membrane nyctitante, exophtalmie, jetage nasal, ptyalisme, diarrhée, émission d'urine, piloérection |
Système nerveux central |
Abattement, prostration, position assise tête haute, regard fixe, tête penchée, dépression sévère, toilettage excessif, rongement des extrémités, palpitations, irritabilité, comportement hostile (agressivité ou réactions de défense), crainte, confusion mentale, activités anormales |
Système nerveux sensoriel |
Hypersensibilité à la douleur, réflexes comportementaux accrus ; hyperesthésie, nystagmus, phonation |
Système neuromusculaire |
Activité accrue ou diminuée, fasciculation, tremblements, convulsions, ataxie, prostration, queue dressée, faiblesse et douleur des membres postérieurs, réflexes des membres postérieurs absents ou diminués, opisthotonos, tonus musculaire, mort |
Appareil cardiovasculaire |
Rythme cardiaque modifié, cyanose, vasoconstriction, vasodilatation, hémorragies |
Appareil respiratoire |
Hypopnée, dyspnée, halètement, apnée |
Oeil |
Mydriase, myosis, pleurs, ptosis, nystagmus, cycloplégie, réflexe pupillaire> |
Appareil digestif et urinaire |
Ptyalisme, nausées, diarrhées, urine et selles sanglantes, constipation, écoulement nasal, vomissements, miction et défécation involontaires |
Peau |
Piloérection, frissons, érythème, oedème, nécrose, gonflements |
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Le test d’irritation oculaire
sert à déterminer si les substances susceptibles d’être appliquées
autour ou à l'intérieur de l’œil peuvent causer une irritation ou
des lésions. Dans ce test, on utilise généralement 3 lapins albinos
(on utilise les lapins car ils produisent peu de larmes). Vous prenez
un lapin, vous écartez la paupière inférieure et vous introduisez
quelques gouttes de la substance à tester, vous tenez les paupières
fermées quelques instants puis vous relâchez. Ensuite vous observez
régulièrement les réactions de l’œil et vous notez les résultats
selon l’intensité des différentes réactions : paupières tuméfiées,
iris enflammé, cornée ulcérée et ou si le lapin est devenu aveugle
de cet œil. |
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Le test d’irritation cutanée,
comme son nom l’indique, sert à déterminer si les substances peuvent
être localement irritantes pour la peau. Vous prenez 3 animaux (des
cochon d’inde par exemple) et vous rasez le pelage sur une petite
surface. Vous appliquez la substance à tester et vous la recouvrez
pendant quatre heures. Vous retirez ensuite la pièce, puis vérifiez
s'il y a irritation pendant les trois jours suivants.
Ces 2 tests sont réalisés sans anesthésie.
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Voilà à quoi peut ressembler un oeil de lapin après avoir subi une injection: |
La phototoxicité
est définie comme une réaction toxique déclenchée par une première
exposition de la peau à certains produits chimiques, suivie d’une
exposition à la lumière, ou bien par l’irradiation de la peau après
administration d’un produit chimique par voie systémique. Ce test
est utilisé pour tester par exemple les substances chimiques rentrant
dans la composition des crèmes solaires. Les animaux sont enduis
de crème puis exposer sous ces lampes jusqu’à leur brûler la peau.
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